4- L'église
Le second édifice public construit à Rouïba fut l'église. Bâtie sur le communal devant la place qui devait porter son nom, la paroisse fut dédiée à Saint-Joseph. C'est à l'angle de cette place qu'en 1923 fut construit le kiosque à journaux tenu par madame Pons-Mazini.
La construction de la bâtisse ne fut qu'en partie financée par la commune, ses moyens Financiers, à cette époque, étaient très limités. Toutes les familles catholiques du village se mobilisèrent. Les propriétaires terriens mirent à disposition chevaux et charrettes pour le transport des matériaux et les plus démunis leurs bras.
L'aménagement intérieur et la décoration de l'église furent réalisés exclusivement par les paroissiens. Si les plus aisés offrirent qui une paire de vitraux, qui une statue, les plus modestes se regroupèrent pour ne pas être de reste. Même les habits sacerdotaux furent confectionnés et richement brodés par les femmes du village.
Bâtie en forme de croix, avec ses deux chapelles latérales, l'une dédiée à la Vierge Marie, l'autre à Saint-Joseph, l'église fut achevée en 1876. Dans le chœur se dressait l'autel de bois sculpté avec de chaque côté les prie-Dieu réservés au clergé ainsi qu'aux enfants de chœur. La chaire où l'on accédait par un escalier en colimaçon était également en chêne sculpté de même que les confessionnaux qui se trouvaient au fond de l'église. Dans les chapelles latérales les murs étaient parsemés de plaques de marbre dédiées aux Saints rappelant les vœux exaucés des paroissiens. De même dans la chapelle dédiée à Saint-Joseph une plaque commémorative où étaient gravés les noms des enfants de Rouïba morts au champ d'honneur rappelait leur sacrifice en 1914-1918 et 1939-1945.
Les statues, richement décorées, qui ornaient l'église avaient, toutes, gravé sur leur piédestal le nom de son généreux donateur de même que les vitraux. Les familles pratiquantes avaient leur Prie-Dieu à leur nom qui leur était réservé de droit aux différents offices. Les différentes stations du chemin de croix en bois sculpté et les lustres monumentaux suspendus à la charpente ne faisaient que rendre encore plus majestueuse notre église. Un balcon réservé à l'harmonium et à la chorale dominait l'ensemble. Son clocher abritait une unique cloche actionnée à l'aide d'une corde à partir du parvis. Elle servait aussi à sonner le tocsin en cas d'événements graves. En 1945 l'armistice fut fatal à Noémie (c'était son nom de baptême). Les jeunes du village la firent tellement carillonner qu'elle se fêla.
A partir de 1969 l'église fut squattérisée par des sans logis qui là transformèrent en asile de nuit. L’entrée principale fut aménage pour un dépotoir de pièce de rechange des engin de la mairie Puis en 1979 en accord avec l'évêché d'Alger l'église fut démolie pour laisser la place à une petite place donnant face à un salon de thé et à la mosquée Errahma.
L'orgue, la statute ainsi que les cloches de l'église ont été sauvegrader dans le hangar de la mairie jusqu'en 1979 où seules les cloches ont été adressés en France par l'association du carillon languedocien avec 72 autres en 3 opérations. Elles sont arrivées à Marseille par le Monté d'Oro le 26 Décembre 1979 et le 9 Janvier 1980 elles étaient à Carcassonne.