|
L'école Comunale
30/05/2009 19:43
5- L'école Comunale
Dès 1884, le conseil municipal se préoccupa de la construction d'une école. Le projet retenu prévoyait la construction de 3 classes ; Tune réservée aux garçons, la seconde aux filles et la troisième pour les indigènes. C'est au décret du 6 Mars 1949 que nous devons la fusion des enseignements. Rouïba comme toutes les communes d'Al¬gérie avait jusqu'alors 2 enseignements distincts, l'un réservé aux français et européens, l'autre aux musulmans. C'est en 1887 que l'école ouvrit ses portes. Les 3 classes furent construites avenue d'Aïn-Taya en bordure de la route et étaient toujours utilisées en 1962. L'école n'avait que 75 ans et Rouïba comptait encore quelques uns de ses enfants qui pouvaient s'orgueillir d'avoir été les premiers à user leur fond de culotte sur ses bancs. En 1910, l'école étant devenue trop exiguë, la commune construisit un nouveau groupe scolaire réservé aux garçons comprenant 6 classes au rez de chaussée et les appartements réservés aux instituteurs au premier étage derrière les premières classes existantes qui devinrent école de filles. Dans la cour un préau jouxtait les nouveaux bâtiments. En 1923 avec le nombre toujours croissant d'enfants en âge scolaire obligea la muni¬cipalité à bâtir un nouveau groupe scolaire réservé aux filles juste derrière le château d',eau. On en profita pour y installer la classe maternelle que l'on appelait à l'époque : l'asile. L'ancien groupe scolaire filles fut à nouveau réaffecté à l'école de garçons. En 1945 l'école primaire garçons occupait 5 classes, une bibliothèque publique fut constituée dans ses locaux. A partir de cette date les effectifs ne firent qu'augmenter. Dès 1947 l'ex-école libre Saint-Paul de la gare fut reprise par la commune et agrandie. Puis 2 nouvelles classes de construction traditionnelle furent édifiées dans la cour de l'école de garçons. La démographie galopante obligea la commune à parer au plus pressé. Des classes préfabriquées furent montées aux abords du château d'eau autour duquel avait été aménagé le terrain de sport réservé aux scolaires ainsi que dans les jardins de l'école de filles. Il fallut même installer une classe provisoire dans les locaux techniques de la ville. A cette époque une classe avait un effectif entre 40 et 50 élèves. Dès 1949 et jusqu'en 1959, 4 classes de cours complémentaires qui, par la suite, devinrent collège d'enseignement général furent créées dans les classes longeant l'avenue d'Aïn-Taya, Surcouf, Réghaïa et Maison-Blanche. Excepté l'école mater¬nelle, ce furent les seules classes mixtes que connut Rouïba. Dès 1959 un nouveau groupe scolaire filles fut construit au quartier neuf. Il fut baptisé : groupe scolaire Camille Saint-Saens. Composé de 12 classes primaires et de 4 de cours complémentaire qui mettaient fin à une mixité de 10 années. Cette nouvelle école devait nettement améliorer la scolarisation des enfants. Quant à l'ancienne école de filles elle se transforma en école de garçons et les différentes classes en pré-fabriqué furent toujours utilisées. Dans le but de faciliter la scolarisation dans les douars, 2 classes avec logements pour les instituteurs furent créées au douar Sbaat. En 1962, les établissements scolaires se décomposaient comme suit : Ecole de filles : 12 classes dans le primaire, 4 dans le secondaire Ecole de garçons : 18 classes dans le primaire, 4 dans le secondaire Ecole maternelle : 2 classes Jusque dans les années 1955 en fin d'année scolaire une cérémonie de remise des prix se déroulait dans la cour de l'école de garçons. Elle était présidée par le maire et ses adjoints entourés du corps enseignant et des personnalités locales. Ensuite se tenait une kermesse organisée par la ligue locale d'enseignement. Des stands variés étaient à la disposition des rouïbeens et cette manifestation se terminait par une tombola. Je fus, une année, l'heureux gagnant d'une agnelle qui me posa quelques problèmes de parcage dans la villa de mes parents en attendant de trouver une personne qualifiée pour l'abattre. Les derniers directeurs d'école de garçons furent monsieur Pelissier qui fit passer 42 fois le certificat d'études à qui succéda monsieur Dejoux puis monsieur Reicher qui assura ses fonctions de 1945 à 1962. Monsieur Pellissier laissa bien des souvenirs à ses élèves. D'une sévérité à toutes épreuves, maniant à merveille aussi bien la baguette d'olivier qu'il maîtrisait les mathématiques ou la grammaire, dans l'échelle des puni¬tions qu'il imposa, ce fut le pain sec qui resta à jamais gravé dans la mémoire de ses anciens élèves. A midi, il se faisait un devoir de vérifier le pain des punis accompagné de son chien. S'il jugeait le pain trop volumineux, il déclarait : «C'est trop pour toi, tu n'auras pas le temps de digérer» et s'empressait d'en saisir la moitié. Si par hasard il découvrait à l'in¬térieur un morceau de fromage ou de charcuterie, il le confisquait et déclarait : «Tu peux bien partager avec Dick». Ses méthodes musclées ne furent point toujours du goût des parents et il arriva que certains d'entre eux viennent s'en expliquer de vive voix. Parmi les instituteurs qui se succédèrent à l'école de garçons les anciens se souvien¬nent de mademoiselle Fredouille, monsieur Canabel, monsieur Nehman dont la sévé¬rité n'est pas légendaire (il décolla l'oreille d'un de ses élèves entre autre) et monsieur Morvan qui, mobilisé à la guerre 14 en guise d'adieu, lit à ses élèves un véritable cours de patriotisme. Quant aux plus jeunes, ils se souviennent de monsieur et madame Drevet, monsieur Charfaoui ou encore monsieur Cotini. Les dernières directrices de l'école de filles furent mademoiselle Antoine, madame Vacassy née Obérieder, mademoiselle Arrivet à qui succéda, en 1952, madame Tramu. De très bonnes institutrices ont assuré un très bon enseignement à la préparation des élèves à l'école supérieure d'abord à Blida puis à Maison Carrée.» Parmi les institutrices qui dispensèrent leur savoir mesdames Gilles, Mora, Pereno, Gustavino, mesdemoiselles Rozan, Pujol, Albert, Bosser, Yvette Breil, madame Granier, Jacqueline Ballester, mademoiselle Lahire professeur de chant sont parmi tant d'autres à la mémoire de nombreuses rouïbéennes.
Après l'indépendance l'école a pris le nom "Ecole Mohamed KEBIR" et garda les mêmes architectures Jusqu'en 1970 où elle a été transformé en petite annexe pour les services de la Mairie. Quant à l'école des filles cette dernière a été démolie suite au dernier séisme.
Avec l'autorisation de Mr Pierre CARATERO
Commentaire de Paule Demaison (01/06/2009 09:03) :
Parmi les institutrices qui ont exercé à Rouïba, n'oublions pas Mme
SALLE, qui a longtemps assuré le Cours préparatoire et qui apprit à lire à
plusieurs générations de petits français et de petits musulmans. Noublions
pas non plus, Mme GASC, qui a exercé aux cours élémentaires, puis a rejoint
le collège où elle était professeur de mathématiques. Son mari, M. GASC,
exerçait quant à lui, à l'école de garçons.
Un hommage particulier à Mme TRAMU, institutrice, puis professeur de
français au collège. Malgré sa sévérité, Je lui dois mon amour des "mots",
de l'écriture, de la langue française,le métier que j'ai choisi,
mon engagement dans l'éducation nationale au service des élèves.
Paule Rufino/Demaison
|
| |