La musique tint une grande place à Rouïba bien avant la guerre 14-18. La plupart des musiciens de l'époque pratiquement tous illettrés n'avaient jamais fait de solfège. Ils jouaient de leurs instruments grâce à leur intuition et aussi à leur mémoire. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils avaient l'oreille musicale. Inutile de vous dire qu'ils étaient très sollicités,
Les instruments les plus joués avant 1900 et ce jusqu'en 1920, étaient l'accordéon, le bandonéon, le violon, la guitare et la mandoline. De père en fils, cette passion se transmettait et par la même occasion les mêmes morceaux de musique.
La mandoline fut l'instrument le plus prisé des années 1910. Joseph Réus, Joseph Casanova, et Vincent Dominique, le mécanicien, en furent des inconditionnels. Rouïba n'eut jamais d'ensemble de mandolines que l'on appelait «Estudiantina» dont certaines comme celles de Bab El Oued, Belcour ou Hussein Dey étaient très renommées. Vincent Dominique fut sous-chef de celle de Belcour et participa à de nombreux concours aussi bien en Algérie qu'en France à Miremont dans les Vosges et à Roannes dans la Loire. Le goût pour la mandoline ne se perdit point car Marcelle Triay et Josette Coll jouaient de cet instrument en 1930.
En 1952 une partie des musiciens du New Jazz formèrent le Bee Bob Jazz qui profita indégnablement de la réputation du précédent.
D'un effectif beaucoup plus restreint que précédemment Georgot Pons à la batterie, Dédé Massimino au saxo alto, Louis Garcia au saxo ténor, Chale à l'accordéon, André Gornès à la trompette, de même que Marcel Ginella qui dirigeait l'ensemble et Charles Nouvel comme chanteur. Gaby Orfila se chargeait de la sonorisation. Cet ensemble, au fil des années, obtint une notoriété qui dépassa les limites de la région.
A plusieurs reprises, il se produisit à Djelfa et anima plusieurs années durant, le dancing du Rocher Noir.
A Rouïba, il obtint le quasi monopole des bals de sociétés et anima les 2 dernières fêtes des vendanges en 1955 et 1956.
Avec les événements d'Algérie et le couvre-feu qui entraînèrent la disparition des bals nocturnes, l'orchestre devait disparaître en 1960.
Avec l'autorisation de Mr Pierre CARATERO