La première salle des fêtes de Rouïba, et ce jusqu'en 1904, fut le théâtre baptisé «L'Alhambra». Le bâtiment donnait sur la place du marché et c'est à l'intérieur de cet édifice que se trouvait la pharmacie Nicolas Monpère. L'immeuble de ce que l'on avait surnommé la maison du théâtre n'avait jamais fait partie du théâtre et fut toujours utilisé en commerces et appartements. Des troupes itinérantes y donnaient des représentations et des bals s'y déroulaient. Il y eut même des expositions de matériel agricole dans ces locaux. Cet établissement devait fermer en 1908 à la construction du marché couvert. En 1962, sur le fronton de la bâtisse on y distinguait encore l'enseigne de l'établissement.
Puis ce fut le marché couvert qui fit office de salle de bals et ce jusqu'à sa démolition en 1926 qui ne fut point acceptée de gaîté de cœur par de nombreux Rouïbéens qui voyaient en cet édifice une page de leur jeunesse disparaître. Des cirques de passage au village y donnèrent des représentations. L'un deux en 1910 présenta un numéro de dressage avec 2 éléphants, ce qui fut un événement!
C'est, également, en.1926 que fut inaugurée la salle des fêtes construite à côté de l'église. Il fallut raser tout un pâté de maisons basses datant des années 1860 qui faisaient partie de «la cour des miracles» dont la partie donnant sur l'avenue de Réghaïa existait toujours en 1962. Ce surnom avait été donné à ce pâté de maisons dans les années 1900, habité à l'époque par des familles du bas de l'échelle sociale, la cour intérieure était régulièrement le théâtre de relations de mauvais voisinage entre les maîtresses de maisons quelque peu cancanières au verbe haut et pour qui tout prétexte était bon pour se chamailler. Comme la plupart de ces familles avaient une nombreuse progéniture plus ou moins turbulente, les occasions ne manquaient pas. A cela s'ajoutait la présence de femmes légères ce qui n'était pas pour arranger les choses. De plus, l'absinthe aidant, il arriva plus d'une fois que les époux s'en mêlèrent et de véritables pugilats s'y déroulaient. Un curé de Rouïba s'y trouva même mêlé bien malgré lui, ce jour-là comme bien d'autres d'ailleurs, assiettes et casseroles volèrent bas.
La salle des fêtes d'une superficie de 670 mètres carrés au sol, comprenait face à l'entrée principale de la place du marché une vaste scène avec coulisses. Grâce au balcon du premier étage, 800 places étaient disponibles. En 1950, les bancs de bois d'un confort tout à fait relatif laissèrent leurs places à des banquettes pliantes.
C'est dans la salle des fêtes que fut installé le premier cinéma parlant de Rouïba. Elle abrita des bals de société de même que les représentations théâtrales données par les différentes associations rouïbéennes. C'est, toujours, dans ce lieu que se déroulaient les fameuses réunions contradictoires lors des élections municipales qui faisaient salle comble.
A l'extrémité de la salle des fêtes, au rez de chaussée comme au premier étage, il existait 2 autres salles d'environ 200 mètres carrés chacune réservées à l'origine pour les sports en salle.
En 1935, la salle du rez de chaussée fut transformée en cantine scolaire. Il ne resta plus que la salle du premier qui servait aux entraînements de l'éphémère club de culturisme et d'haltérophilie. Puis en 1951 elle servit à l'agrandissement de la cantine.
En 1950, la salle des fêtes fut entièrement restaurée, intérieurement comme extérieurement. A l'extérieur du bâtiment un préau donnant sur la place mais aussi face à l'église abritait dès 1926 les jours de semaine les marchands de légumes qui avant sa construction se trouvaient sous le marché couvert. Dès 1958 avec la construction du nouveau marché, ils y furent installés ce qui ne fut pas du tout de leur goût prétendant qu'ils se trouvaient à l'écart du centre commercial du village.
LES ATELIERS MUNICIPAUX
Devant l'extension que prenait la commune, des ateliers municipaux furent construits en 1919, rue des écoles. Cette construction se composait d'un atelier permettant aux différents corps de métiers de travailler dans de bonnes conditions ; d'un garage spacieux abritant le matériel de lutte contre l'incendie ainsi qu'une écurie logeant 2 mulets qui servaient à tracter l'arroseuse et le tombereau des poubelles. Avec la mécanisation, l'écurie fut transformée à son tour en garage.
Après l'indépendance, la salle des fêtes est devenue le Bureau de la Main d'œuvre de la Wilaya d'Alger et qui resta à nos jours.
avec l'autorisation de Mr Pierre CARATERO