23/-LES AMIS DE ROUÏBA
1919 vit à Rouïba la naissance d'une société de musique dénommée «Les Amis de Rouïba».
Cette société fut créée à l'initiative du conseil municipal qui avait recruté comme secrétaire de mairie Laurent Ferrando, grand mutilé de guerre, qui avant guerre avait dirigé «l'écho de Zaccar» société de musique de Milliana. Les répétitions se déroulaient dans une salle louée par la commune derrière le café des Amis. La société regroupa une trentaine de musiciens, quant à l'école de solfège, elle initiait une vingtaine d'élèves.
Sa première sortie eut lieu pour la fête du village en Août 1919 où la population assista à un défilé suivi d'un concert place de la mairie. Pour l'occasion, on avait fait appel à quelques éléments chevronnés «Des Enfants de l'Harrach», société de Maison Carrée. Le premier morceau joué fut «La ronde des petits Pierrots».
Devant l'accueil enthousiaste de la population le conseil municipal décida de recruter hors de la commune un employé communal, musicien chevronné, au service des eaux. C'est ainsi que monsieur Puech qui n'était autre que le chef de musique de l'Aima fut embauché. Il prit en charge l'école de solfège.
La musique, dès 1920, eut sa tenue : pantalon gris, veste bleue marine à boutons dorés et casquette à visière habillèrent les musiciens.
Cette lyre se composait ainsi :
A la clarinette : le père Voisin, François Barcelot, Martial Camps, Sauveur Ballester, Henri Roman, Ambroise Bagur dit «Zoune», Nano Cardona, Jules Roma, Albert Sintès, François Salor, Lebaudy Libaude, qui fit une carrière militaire et fut chef de musique par la suite.
A la trompette d'harmonie : Victor Buron qui, lui aussi, fut chef de musique militaire.
Au piston: François Roma, Joseph Périano, Etienne et Marcel Ledoux ainsi que Joseph Cardona.
Au bugle : Joseph Miralès et Gaston Berringuer.
Au saxo alto : Lulus Burlat et Jean Ledoux.
A la basse : Gaston Ferré et Joseph Pons.
Au saxo : Milou et Adrien Teste (Lilette)
Au trombonne à pistons : Vincent Doménech (le quincaillcr).
Au baryton : Guillaume Barcelot, Roland Camps qui jouait aussi du cor d'harmonie, René Delvino et Maurice Ferré.
Au trombonne à coulisse : Michel Llido.
Tambour à caisse claire : Girard et Pacau.
Flûte courte : Titoune Doménech.
Grande flûte : Raoul Gêner.
A la contre basse : Puech.
A la grosse caisse : le père de François Barcelot.
Le porte-drapeau était Isidore Pons et le chef de musique Laurent Ferrando.
Cette société participa aux différentes fêtes du village en compagnie de la lyre d'Hussein Dey, des enfants de Fort de l'Eau, des enfants d'Aïn-Taya, de la musique de Cap Matifou, de la musique des Zouaves ainsi que de la clique de Rouïba sports.
Elle donna aussi des concerts sous le marché couvert ainsi que sur la place de la mairie. De plus, elle participa aux cérémonies du monument aux morts de même qu'aux funérailles des anciens combattants, des familles qui en faisaient la demande. La musique ouvrait la marche du cortège funéraire au son de la marche funèbre de Chopin. Elle participa, aussi, aux différentes fêtes des villages voisins, les déplacements s'effectuant en car.
Les Amis de Rouïba devaient disparaître en 1927 dans la tourmente de l'après élection de Joseph Gêner. II faut savoir que son chalengcr avait été Joseph Camps qui n'était autre que le président de la société de musique qu'il avait largement financée.
Avec l'Autorisation de Mr Pierre CARATERO.